APPARITION DE DAMNES 



Dieu a permis à des âmes damnées d’apparaître à des humains pour rendre témoignage de la dure réalité de l'enfer.

Les récits d'apparitions de damnés présentés ci dessous sont extraits des livres suivants :

-Mgr de Ségur : "L'enfer" Edition Hovine

-Dom G.Tomaselli : "Y-a-t'il un enfer?" Edition Tequi






CATHERINE





Saint François de Girolamo (1641-1716), célèbre missionnaire de la compagnie de Jésus au commencement du dix-huitième siècle, avait été chargé de diriger les missions dans le royaume de Naples.Un jour qu'il prêchait sur une place de Naples, quelques femmes de mauvaise vie, que l'une d'entre elles, nommée Catherine, avait réunies, s'efforçaient de troubler le sermon par leurs chants et leurs bruyantes exclamations, pour forcer le Père à se retirer ; mais il n'en continua pas moins son discours, sans paraître s'apercevoir de leurs insolences.
Quelques temps après, il revint prêcher sur la même place. Voyant la porte de Catherine fermée et toute la maison, ordinairement si bruyante, dans un profond silence :
« Eh bien ! dit le Saint, qu'est-il donc arrivé à Catherine ?
- Est-ce que le Père ne sait pas ? Hier soir la malheureuse est morte, sans pouvoir prononcer une parole.
-Catherine est morte ? reprend le Saint ; elle est morte subitement ? Entrons et voyons.
On ouvre la porte; le Saint monte l'escalier et entre, suivi de la foule, dans la salle où le cadavre était étendu à terre, sur un drap, avec quatre cierges, suivant l'usage du pays. Il le regarde quelque temps avec des yeux épouvantés ; puis il dit d'une voix solennelle :
-« Catherine, où êtes-vous maintenant ? » Le cadavre reste muet. Le Saint reprit encore : « Catherine, dites-moi, où êtes-vous maintenant ? Je vous commande de me dire où vous êtes. »
Alors, au grand saisissement de tout le monde, les yeux du cadavre, s'ouvrirent, ses lèvres s'agitèrent convulsivement, et une voix caverneuse et profonde répondit : « Dans l'enfer! je suis dans l'enfer ! »
A ces mots, la foule des assistants s'enfuit épouvantée et le Saint redescendit avec eux, en répétant : « Dans l'enfer ! 0 Dieu terrible ! Dans l'enfer ! L'avez-vous entendue ? Dans l'enfer ! »
L'impression de ce prodige fut si vive, que bon nombre de ceux qui en furent témoins n'osèrent point rentrer chez eux sans avoir été se confesser.

Récit extrait du livre de Mgr De Segur L'Enfer Editions Hovine





UN PÉCHÉ CACHÉ





Le Père Jean Baptiste Uban,Jésuite, raconte qu’une personne avait caché en confession depuis des années un péché d’impureté. Dans le pays passèrent deux prêtres dominicains. Elle qui attendait toujours un confesseur étranger, demanda à l’un d’entre eux de l’entendre et elle se confessa.
Étant sortis de l’église, le compagnon du confesseur lui dit ceci : J’ai observé que pendant que cette dame se confessait de nombreux serpents sortaient de sa bouche; mais l’un d’entre eux, plus petit, ne sortit que de sa tète, et ensuite il rentra tout entier dans la dame. Alors tous les serpents qui étaient sortis y rentrèrent eux aussi.
Le confesseur ne dit rien de ce qu’il avait entendu en confession, mais soupçonnant ce qui s’était passé, fit tout son possible pour aller trouver cette dame. Quand il arriva prés de sa demeure, il apprit qu’elle était morte aussitôt arrivée chez elle.
Devant ce fait douloureux le bon prêtre fut bien attristé et se mit en prière pour la défunte. Celle-ci lui apparut environnée de feu et lui dit « Je gardais un péché que je ne voulais pas avouer au prêtre de mon pays. Dieu vous a envoyé à moi; mais cette fois encore je me suis laissée dominer par la honte et aussitôt la divine justice m’a frappée de mort, alors que j’entrais chez moi. C’est justement que je suis condamnée à l’enfer."
Cela dit; la terre s’ouvrit, et on la vit se précipiter dans le gouffre et disparaître

Récit extrait du livre de Dom G Tomasseli "Y a t'il un enfer" editions téqui





LE JEUNE RELIGIEUX DE SAINT ANTONIN






Le savant Archevêque de Florence, Saint Antonin, rapporte dans ses écrits un fait non moins terrible, qui, vers le milieu du quinzième siècle, avait épouvanté tout le nord de l'Italie.
Un jeune homme de bonne famille qui, à seize ou dix-sept ans, avait eu le malheur de cacher un péché mortel en confession et de communier en cet état, avait remis de semaine en semaine, de mois en mois, l'aveu si pénible de ses sacrilèges, continuant, du reste, ses confessions et ses communions, par un misérable respect humain.
Bourrelé de remords, il cherchait à s'étourdir en faisant de grandes pénitences, si bien qu'il passait pour un saint. N'y tenant plus, il entra dans un monastère. « Là, du moins, se disait-il, je dirai tout, et j'expierai sérieusement mes affreux péchés ». Pour son malheur, il fut accueilli comme un petit saint par les Supérieurs qui le connaissaient de réputation, et sa honte reprit encore le dessus. Il remit ses aveux à plus tard ; il redoubla ses pénitences, et un an, deux ans, trois ans se passèrent dans ce déplorable état, il n'osait jamais révéler le poids horrible et honteux qui l'accablait.
Enfin, une maladie mortelle sembla lui en faciliter le moyen. « Pour le coup, se dit-il, je vais tout avouer. Je vais faire une confession générale, avant de mourir ».
Mais l'amour propre dominant toujours le repentir, il entortilla si bien l'aveu de ses fautes, que le confesseur n'y put rien comprendre.
Il avait un vague désir de revenir là-dessus le lendemain ; mais un accès de délire survint, et le malheureux mourut ainsi.
Dans la Communauté, où l'on ignorait l'affreuse réalité, on se disait : « Si celui-là n'est pas au ciel, qui de nous y pourra entrer ? » Et l'on faisait toucher à ses mains des croix, des chapelets, des médailles.
Le corps fut porté avec une sorte de vénération dans l'église du monastère, et resta exposé dans le chœur jusqu'au lendemain matin où devaient se célébrer les funérailles.
Quelques instants avant l'heure fixée pour la cérémonie, un des Frères, envoyé pour sonner la cloche, aperçut tout à coup devant lui, près de l'autel, le défunt environné de chaînes qui semblaient rougies au feu, et quelque chose d'incandescent apparaissait dans toute sa personne.
Épouvanté, le pauvre Frère était tombé à genoux, les yeux fixés sur l'effrayante apparition.
Alors le réprouvé lui dit: « Ne prie point pour moi. Je suis en enfer pour toute l'éternité ».
Et il raconta la lamentable histoire de sa mauvaise honte et de ses sacrilèges, après quoi il disparut, laissant dans l'église une odeur infecte, qui se répandit dans tout le monastère, comme pour attester la vérité de tout ce que le Frère venait de voir et d'entendre.
Aussitôt avertis, les Supérieurs firent enlever le cadavre, le jugeant indigne de la sépulture ecclésiastique.

Récit extrait du livre de Mgr De Segur "L'enfer" edition Hovine





LE DOCTEUR RAYMOND DIOCRÉ






Dans la vie de saint Bruno, fondateur des Chartreux, on trouve un fait étudié à fond par les très-doctes Bollandistes, et qui présente à la critique la plus sérieuse tous les caractères historiques de l'authenticité ; un fait arrivé à Paris, en plein jour, en présence de plusieurs milliers de témoins, dont les détails ont été recueillis par des contemporains, et enfin qui a donné naissance à un grand Ordre religieux.
Un célèbre docteur de l'Université de Paris, nommé Raymond Diocrès, venait de mourir, emportant l'admiration universelle et les regrets de tous ses élèves. C'était en l'année 1082.
Un des plus savants docteurs du temps, connu dans toute l'Europe par sa science, ses talents et ses vertus, et nommé Bruno, était alors à Paris avec quatre compagnons, et se fit un devoir d'assister aux obsèques de l'illustre défunt.
On avait déposé le corps dans la grande salle de la chancellerie, proche de l'église de Notre-Dame, et une foule immense entourait le lit de parade où, selon l'usage du temps, le mort était exposé, couvert d'un simple voile.
Au moment où l'on vint à lire une des leçons de l'Office des morts qui commence ainsi : « Réponds-moi. Combien grandes et nombreuses sont tes iniquités », une voix sépulcrale sortit de dessous le voile funèbre, et toute l'assistance entendit ces paroles :
« Par un juste jugement de DIEU, j'ai été accusé ».
On se précipite; on lève le drap mortuaire : le pauvre mort était là, immobile, glacé, parfaitement mort. La cérémonie, un instant interrompue, fut bientôt reprise ; tous les assistants étaient dans la stupeur et pénétrés de crainte.
On reprend donc l'office ; on arrive à la susdite leçon « Réponds-moi. » Cette fois, à la vue de tout le monde, le mort se soulève, et d'une voix plus forte, plus accentuée encore, il dit; « Par un juste jugement de Dieu, j'ai été jugé », et il retombe. La terreur de l'auditoire est à son comble.
Des médecins constatent de nouveau la mort. Le cadavre était froid, rigide. On n'eut pas le courage de continuer, et l'office fut remis au lendemain.
Les autorités ecclésiastiques ne savaient que résoudre. Les uns disaient : « C'est un réprouvé ; il est indigne des prières de l'Eglise ». D'autres disaient : « Non, tout cela est sans doute fort effrayant ; mais enfin, tous tant que nous sommes, ne serons-nous pas accusés d'abord, puis jugés par un juste jugement de DIEU ? » L'Evêque fut de cet avis, et, le lendemain, le service funèbre recommença à la même heure. Bruno et ses compagnons étaient là comme la veille. Toute l'Université, tout Paris était accouru à Notre-Dame.
L'Office recommence donc. A la même leçon : « Réponds-moi », le corps du docteur Raymond se dresse sur son séant, et avec un accent indescriptible qui glace d'épouvante tous les assistants, il s'écrie : « Par un juste jugement de DIEU, j'ai été condamné », et retombe immobile.
Cette fois il n'y avait plus à douter. Le terrible prodige constaté jusqu'à l'évidence n'était pas même discutable. Par ordre de l'Evêque et du Chapitre, on dépouille, séance tenante, le cadavre des insignes de ses dignités, et on l'emporte à la voirie de Montfaucon.
Au sortir de la grande salle de la chancellerie, Bruno, âgé alors d'environ quarante-cinq ans, se décida irrévocablement à quitter le monde, et alla chercher, avec ses compagnons, dans les solitudes de la Grande-Chartreuse, près de Grenoble, une retraite où il pût faire plus sûrement son salut, et se préparer ainsi à loisir aux justes jugements de DIEU. Certes, voilà un réprouvé qui « revenait de l'enfer », non pour en sortir, mais pour en être le plus irrécusable des témoins.

Récit extrait du livre de Mgr De Segur "L'enfer" Editions Hovine




L'AMI DU COMTE ORLOFF







Dans notre siècle, trois faits du même genre, plus authentiques les uns que les autres, sont parvenus à ma connaissance. Le premier s'est passé presque dans ma famille.
C'était en Russie, à Moscou, peu de temps avant l'horrible campagne de 1812. Mon grand-père maternel, le Comte Rostopchine, gouverneur militaire de Moscou, était fort lié avec le général Comte Orloff, célèbre par sa bravoure, mais aussi impie qu'il était brave.
Un jour, à la suite d'un souper fin, arrosé de copieuses libations, le comte Orloff et un de ses amis, le général V., voltairien comme lui, s'étaient mis à se moquer affreusement de la Religion et surtout de l'enfer. « Et si, par hasard, dit Orloff, si par hasard il y avait quelque chose de l'autre côté du rideau ?... - Eh bien ! répartit le général V., celui de nous deux qui s'en ira le premier reviendra en avertir l'autre. Est-ce convenu ? -Excellente idée ! » répondit le comte Orloff, et tous deux, bien qu'à moitié gris, ils se donnèrent très sérieusement leur parole d'honneur de ne pas manquer à leur engagement.
Quelques semaines plus tard, éclata une de ces grandes guerres comme Napoléon avait le don d'en susciter alors ; l'armée russe entra en campagne, et le général V., reçut, l'ordre de partir immédiatement pour prendre un commandement important.
Il avait quitté Moscou depuis deux ou trois semaines, lorsqu'un matin, de très-bonne heure, pendant que mon grand-père faisait sa toilette, la porte de sa chambre s'ouvre brusquement. C'était le comte Orloff, en robe de chambre, en pantoufles, les cheveux hérissés, l'oeil hagard, pâle comme un mort. « Quoi ! Orloff, c'est vous à cette heure ? et dans un costume pareil ? Qu'avez-vous donc ? Qu'est-il arrivé ? - Mon cher, répond le comte Orloff, je crois que je deviens fou. Je viens de voir le général V. - Le général V. ? Il est donc revenu? - Eh non ! reprend Orloff, en se jetant sur un canapé et en se prenant la tête à deux mains, non, il n'est pas revenu ! et c'est là ce qui m'épouvante ».
Mon grand-père n'y comprenait rien. Il cherchait à le calmer. « Racontez-moi donc, lui dit-il, ce qui vous est arrivé et ce que tout cela veut dire ». Alors, s'efforçant de dominer son émotion, le comte Orloff raconta ce qui suit :
« Mon cher Rostopchine, il y a quelque temps, V., et moi, nous nous étions juré mutuellement que le premier de nous qui mourrait viendrait dire à l'autre s'il y a quelque chose de l'autre côté du rideau. Or, ce matin, il y a une demi-heure à peine, j'étais tranquillement dans mon lit, éveillé depuis longtemps, ne pensant nullement à mon ami, lorsque tout à coup les deux rideaux de mon lit se sont brusquement ouverts, et je vois, à deux pas de moi, le général V., debout, pâle, la main droite sur sa poitrine, me disant : « Il y a un enfer, et j'y suis ! » et il disparut. Je suis venu vous trouver de suite. Ma tête part ! Quelle chose étrange ! Je ne sais qu'en penser ! »
Mon grand-père le calma comme il put. Ce n'était pas chose facile. Il parla d'hallucinations, de cauchemars ; peut-être dormait-il. Il y a bien des choses extraordinaires, inexplicables ; et autres banalités de ce genre, qui font la consolation des esprits forts. Puis, il fit atteler ses chevaux et reconduire le comte Orloff à son hôtel.
Or, dix ou douze jours après cet étrange incident, un courrier de l'armée apportait à mon grand-père, entre autres nouvelles, celle de la mort du général V. Le matin même du jour où le comte Orloff l'avait vu et entendu, à la même heure où il lui était apparu à Moscou, l'infortuné général, sorti pour reconnaître la position de l'ennemi, avait eu la poitrine traversée par un boulet et était tombé raide mort !...
« Il y a un enfer ; et j'y suis ! » Voilà les paroles de quelqu'un qui « en est revenu ».

Récit extrait du livre de Mgr De Segur "L'enfer" Editions Hovine





LA FILLE PERDUE DE ROME






En l'année 1873, quelques jours avant l'Assomption, eut lieu à Rome une de ces terribles apparitions d'outre-tombe qui corroborent si efficacement la vérité de l'enfer.
Dans une de ces maisons mal famées que l'invasion sacrilège du domaine temporel du Pape a fait ouvrir à Rome en tant de lieux, une malheureuse fille s'étant blessée à la main, dut être transportée à l'hôpital de la Consolation. Soit que son sang vicié par l'inconduite eût amené une dégénérescence de la plaie, soit à cause d'une complication inattendue, elle mourut subitement pendant la nuit.
Au même moment, une de ses compagnes, qui ignorait certainement ce qui venait de se passer à l'hôpital, s'est mise à pousser des cris désespérés, au point d'éveiller les habitants du quartier, de mettre en émoi les misérables créatures de cette maison, et de provoquer l'intervention de la police. La morte de l'hôpital lui était apparue entourée de flammes, et lui avait dit : « Je suis damnée ; et, si tu ne veux pas l'être comme moi, sors de ce lieu d'infamie, et reviens à DIEU que tu as abandonné ».
Rien n'a pu calmer le désespoir et la terreur de cette fille qui, dès l'aube du jour, s'éloigna, laissant toute la maison plongée dans la stupeur dès qu'on y sut la mort de celle de l'hôpital.
Sur ces entrefaites, la maîtresse du lieu, une Garibaldienne exaltée, et connue pour telle parmi ses frères et amis, tomba malade. Elle fit demander bientôt le curé de d'église voisine, Saint-Julien des Banchi. Avant de se rendre dans une pareille maison, le vénérable prêtre consulta l'autorité ecclésiastique, laquelle délégua à cet effet un digne Prélat, Mgr Sirolli, curé de la paroisse de Saint-Sauveur in Lauro.
Celui-ci, muni d'instructions spéciales, se présenta et exigea avant tout de la malade, en présence de plusieurs témoins, la pleine et entière rétraction des scandales de sa vie, de ses blasphèmes contre l'autorité du Souverain-Pontife, et de tout le mal qu'elle avait fait aux autres. La malheureuse le fit sans hésiter, se confessa et reçut le Saint-Viatique avec de grands sentiments de repentir et d'humilité.
Se sentant mourir, elle supplia avec larmes le bon curé de ne pas l'abandonner, épouvantée qu'elle était toujours de ce qui s'était passé sous ses yeux. Mais la nuit approchait, et Mgr Sirolli, partagé entre la charité qui lui disait de rester et les convenances qui lui faisaient un devoir de ne point passer la nuit en un tel lieu, fit demander à la police deux agents, qui vinrent, fermèrent la maison, et demeurèrent jusqu'à ce que l'agonisante eût rendu le dernier soupir.
Tout Rome connut bientôt les détails de ces tragiques événements. Comme toujours, les impies et les libertins s'en moquèrent, se gardant bien d'aller aux renseignements ; les bons en profitèrent pour devenir meilleurs et plus fidèles encore à leur devoirs.

Récit extrait du Livre De Mgr De Segur "L'enfer" Editions Hovine.






LA FILLE DU ROI D'ANGLETERRE






Le Père Francois Rovignez écrit, et Saint Alphonse rapporte aussi le fait suivant :
En Angleterre, alors que la religion catholique était en vigueur, le Roi Augubert avait une fille d’une rare beauté, laquelle était demandée en mariage par de nombreux princes. Interrogée par son Père si elle voulait se marier, elle répondit qu’elle ne pouvait pas le faire, parce qu’elle avait fait vœu de virginité perpétuelle.
Le Père obtint la dispense du Pape ; mais elle refusa énergiquement d’en profiter et sollicita l’autorisation de vivre seule, retirée chez elle.
Le père accéda à son désir et lui donna une cour convenable. Une fois retirée, elle se mit à mener une vie sainte, vie de prières, de jeune et de pénitence. Elle fréquentait les sacrements et allait souvent servir d’infirmière dans un hôpital. C’est dans cet état de vie qu’elle tomba malade.
Une certaine dame qui avait été don éducatrice, faisant une nuit sans oraison, entendit un grand bruit et ensuite vit une âme, sous l’aspect d’une flamme, enchaînée au milieu de nombreux démons, laquelle lui dit :
-Sache que c’est moi, la malheureuse fille du roi Augubert
-Et comment ? Damnée, toi qui a mené une vie aussi sainte?
-C’est justement que je suis damnée…Par ma propre faute ! Il faut que tu saches , qu’étant jeune fille, j’étais tombé dans un péché d’impureté. Je suis allée me confesser, mais la honte m’a fermé la bouche. Au lieu d’accuser candidement mon péché, je le dissimulai de manière que le confesseur n’y comprit rien. Le sacrilège se répétait. Sur mon lit de mort j’ai dit au confesseur que j’étais une grande pécheresse. Le confesseur ignorant mon état, m’a dit qu’il fallait chasser cette pensée comme une tentation. Peu après j’expirais et je fus condamnée pour toute l’éternité aux flammes de l’enfer.
Puis elle disparut, mais avec un tel bruit, qu’on aurait pu croire à un bouleversement du monde entier, répandant dans la chambre une grande puanteur qui dura plusieurs jours.

Récit extrait du livre de Dom G Tomaselli "Y a t'il un enfer", Edition Téqui





LE BRACELET D'OR






En 1859, je rapportais ce fait à un prêtre fort distingué, supérieur d'une importante communauté.
"C'est effrayant, me dit-il, mais cela ne m'étonne guère.Les faits de ce genre sont moins rares qu'on ne pense ; seulement on a toujours plus ou moins d'intérêt à les garder secrets, soit pour l'honneur du « revenu» soit pour l'honneur de sa famille."
Pour ma part, voici ce que j'ai su de source certaine, il y a deux ou trois ans, d'un très proche parent de la personne à qui la chose est arrivée. Au moment où je vous parle (Noël 1859), cette dame vit encore ; elle a un peu plus de quarante ans.
Elle était à Londres, dans l'hiver de 1847 à 1848. Elle était veuve, âgée d'environ vingt-neuf ans, fort mondaine, fort riche et très agréable de visage. Parmi les élégants qui fréquentaient son salon, on remarquait un jeune lord, dont les assiduités la compromettaient singulièrement et dont la conduite, d'ailleurs, n'était rien moins qu'édifiante.
Un soir, ou plutôt une nuit (car il était plus de minuit), elle lisait dans son lit je ne sais quel roman, en attendant le sommeil. Une heure vint à sonner à sa pendule ; elle souffla sa bougie. Elle allait s'endormir quand, à son grand étonnement, elle remarqua qu'une lueur blafarde, étrange, qui paraissait venir de la porte du salon, se répandait peu à peu dans sa chambre et augmentait d'instants en instants. Stupéfaite, elle ouvrait de grands yeux, ne sachant ce que cela voulait dire. Elle commençait à s'effrayer, lorsqu'elle vit s'ouvrir lentement la porte du salon et entrer dans sa chambre le jeune lord, complice de ses désordres. Avant qu'elle eût pu lui dire un seul mot, il était près d'elle, il lui saisissait le bras gauche au poignet, et, d'une voix stridente, il lui dit en anglais : « Il y a un enfer ! » La douleur qu'elle ressentit au bras fut telle, qu'elle en perdit connaissance.
Quant elle revint à elle, une demi-heure après, elle sonna sa femme de chambre. Celle-ci sentit en entrant une forte odeur de brûlé ; s'approchant de sa maîtresse, qui pouvait à peine parler, elle constata au poignet une brûlure si profonde, que l'os était à découvert et les chairs presque consumées; cette brûlure avait la largeur d'une main d'homme. De plus, elle remarqua que de la porte du salon jusqu'au lit, et du lit à cette même porte, le tapis portait l'empreinte de pas d'homme, qui avaient brûlé la trame de part en part. Par l'ordre de sa maîtresse, elle ouvrit la porte du salon. Plus de traces sur les tapis.
Le lendemain, la malheureuse dame apprit, avec une terreur facile à concevoir, que cette nuit-là même, vers une heure du matin, son lord avait été trouvé ivre- mort sous la table, que ses serviteurs l'avaient rapporté dans sa chambre et qu'il y avait expiré entre leurs bras.
« J'ignore, ajouta le Supérieur, si cette terrible leçon a converti tout de bon l'infortunée ; mais ce que je sais, c'est qu'elle vit encore ; seulement, pour dérober aux regards les traces de sa sinistre brûlure, elle porte au poignet gauche, en guise de bracelet, une large bande d'or, qu'elle ne quitte ni jour ni nuit.
Je le répète, je tiens tous ces détails de son proche parent, chrétien sérieux, à la parole duquel j'attache la foi la plus entière. Dans la famille même, on n'en parle jamais ; et moi-même je ne vous les confié qu'en taisant tout nom propre.
Malgré le voile dont cette apparition a été et a dû être enveloppée, il me paraît impossible d'en révoquer en doute la redoutable authenticité. A coup sûr, ce n'est pas la dame au bracelet qui aurait besoin qu'on vînt lui prouver qu'il y a vraiment un enfer.

Récit extrait du livre de Mgr De Segur "L'Enfer" Editions Hovine