LES CHÂTIMENTS DE L'ENFER









Paroles de Jésus à Maria Valtorta

"Je vous le dis, moi qui pourtant ai créé cet endroit : quand j’y suis descendu pour tirer des limbes ceux qui attendaient ma venue, j’ai eu horreur, moi qui suis Dieu, de cette horreur, et, si une chose faite par Dieu n’était immuable parce que parfaite, j’aurais voulu le rendre moins atroce, car je suis l’Amour et j'ai souffert de cette horreur.

Oh ! Vous ne pouvez vous imaginer ce qu’est l’enfer. Prenez tout ce qui tourmente l’homme sur terre : le feu, les flammes, le gel, les eaux qui submergent, la faim, le sommeil, la soif, les blessures, les maladies, les plaies, la mort... Additionnez-les et multipliez ce total des millions de fois : vous n’aurez qu’une pâle image de cette terrible vérité.

Oh ! Ce n’est pas là un langage métaphorique, car Dieu peut faire en sorte que les âmes, lourdes des fautes qu’elles ont commises, aient une sensibilité égale à celle de la chair, même avant qu’elles ne revêtent cette chair. Vous ne savez pas et ne croyez pas. Mais je vous dis, en vérité, que mieux vaudrait pour vous subir tous les tourments de mes martyrs plutôt que passer une seule heure dans les tortures de l’enfer.



Paroles de Jésus à Sainte Catherine de Sienne 

"Ma fille, ma langue ne pourra jamais dire ce que souffrent ces pauvres âmes. Il y a trois vices principaux: l’amour-propre, l’estime de soi-même et l’orgueil, qui en découle, avec toutes ses injustices, ses cruautés, ses débauches et ses excès ; il y a aussi dans l’enfer quatre supplices qui surpassent tous les autres : le damné est d’abord privé de ma vision, et cette peine est si grande, que, s’il était possible, il aimerait mieux souffrir le feu et les autres tourments, et me voir, qu’être exempt de toute souffrance et ne pas me voir.

Cette peine en produit une seconde, qui est le ver de la conscience qui la ronge sans cesse. Le damné voit que, par sa faute, il s’est privé de ma vue et de (57) la société des anges, et qu’il s’est rendu digne de la société et de la vue du démon.

Cette vue du démon est la troisième peine, et cette peine double son malheur. Les saints trouvent leur bonheur éternel dans ma vision ; ils y goûtent dans la joie la récompense des épreuves qu’ils ont supportées avec tant d’amour pour moi et tant de mépris pour eux-mêmes. Ces infortunés, au contraire, trouvent sans cesse leur supplice dans la vision du démon, parce qu’en le voyant ils se connaissent et comprennent ce qu’ils ont mérité par leurs fautes. Alors le ver de la conscience les ronge plus cruellement et les dévore comme un feu insatiable. Ce qui rend cette peine terrible, c’est qu’ils voient le démon dans sa réalité ; et sa figure est si affreuse, que l’imagination de l’homme ne pourrait jamais le concevoir.

Tu dois te rappeler que je te le montrai un seul instant au milieu des flammes, et que cet instant fut si pénible, que tu aurais préféré, en revenant à toi, marcher dans le feu jusqu’au jugement dernier plutôt que de le revoir ; et cependant ce que tu en as vu ne peut te faire comprendre combien il est horrible, car la justice divine le montre bien plus horrible encore à l’âme qui est séparée de moi, et cette peine est proportionnée à la grandeur de sa faute.

Le quatrième supplice de l’enfer est le feu. Ce feu brûle et ne consume pas, parce que l’âme, qui est incorporelle, ne peut être consumée par le feu comme la matière ; ma justice veut que ce feu la brûle et la torture sans la détruire, et ce supplice est en rapport avec la diversité et la gravité de ses fautes.

Ces quatre principaux tourments sont accompagnés de beaucoup d’autres, tels que le froid, le chaud et les grincements de dents. Voilà comment seront punis ceux qui, après avoir été convaincus d’injustice et d’erreur pendant, leur vie, ne se seront pas convertis et n’auront pas voulu, à l’heure de leur mort, espérer en moi et pleurer l’offense qu’ils m’avaient faite plus que la peine qu’ils avaient méritée."



Texte extrait du livre de Mgr De Segur "L'enfer"

"Que d'autres peines très grandes accompagnent le sombre feu de l'enfer. Outre le feu et les ténèbres, il y a dans l'enfer d'autres châtiments, d'autres peines et d'autres manières de souffrir. La justice divine le requiert ainsi ; les réprouvés ayant commis le mal en beaucoup de manières, et chacun de leurs sens ayant participé plus ou moins à leurs péchés, et par conséquent à leur damnation, il est juste qu'ils soient punis davantage du côté par où ils auront péché davantage, suivant cette parole de l'Ecriture : « Chacun sera puni par où il aura péché ».

C'est principalement encore le feu, ce feu terrible et surnaturel dont nous venons de parler, qui sera l'instrument de ces châtiments multiples ; il punira par une action spéciale tel ou tel sens qui aura spécialement servi à l'iniquité ; et c'est aussi par rapport à chacun de ses vices, à chacun de ses péchés, que le damné, jeté dans le feu et dans les ténèbres extérieures, comme dit l'Evangile, pleurera amèrement sur un passé irréparable, et grincera des dents, dans l'excès du désespoir. « Là il y aura des pleurs et des grincements de dents, fletus et stridor dentium ». Ce sont les paroles de DIEU même.

Ces pleurs des réprouvés seront plus spirituels que corporels, dit saint Thomas ; et cela, même après la résurrection, où les corps des réprouvés, tout en demeurant de vrais corps humains avec tous leurs sens, tous leurs organes et toutes leurs propriétés essentielles, ne seront cependant plus susceptibles de certains actes ni de certaines fonctions. Les larmes, en particulier, supposent un principe physique de sécrétion qui n'existera plus.

O mon bon lecteur, figurez-vous donc ce que seront et ce que souffriront sous les diverses influences de ce feu et de ces ténèbres, de ces affreux remords et de ces désespoirs inutiles, les yeux d'un damné, ces yeux qui auront tant de fois et pendant de si longues années servi à contenter son orgueil, sa vanité, sa cupidité, toutes les recherches de sa luxure.

Et ses oreilles ouvertes aux discours impudiques, aux mensonges, aux calomnies, aux moqueries de l'impiété ! Et sa langue, ses lèvres, sa bouche, instruments de tant de sensualités, de tant de discours impies et obscènes, de tant de gourmandises !

Et ses mains, qui ont cherché, qui ont écrit, qui ont répandu tant de choses détestables ; qui ont fait tant de mauvaises actions !

Et son cerveau, organe de tant de millions de coupables pensées de tout genre !

Et son coeur, siège de sa volonté dépravée, et de toutes ses mauvaises affections, évanouies pour toujours !

Et son corps tout entier, sa chair pour laquelle il a vécu, dont il a satisfait tous les désirs, toutes les passions, toutes les concupiscences !

Tout en lui aura son châtiment, son tourment spécial, en outre de la peine générale de la damnation, et de la malédiction divine, et du feu vengeur. Quelle horreur !

Et ce n'est pas tout. Saint Thomas ajoute, en effet, avec les saints Pères : "Dans la purification dernière du monde, il se fera dans les éléments une séparation radicale ; tout ce qui est pur et noble subsistera dans le ciel pour la gloire des Bienheureux ; tandis que tout ce qui est ignoble et souillé sera précipité dans l'enfer pour le tourment des damnés. Et ainsi, de même que toute créature sera une cause de joie pour les élus, de même les damnés trouveront dans toutes les créatures une cause de tourments. Et ce sera l'accomplissement de l'oracle des Livres saints : « L'univers entier combattra avec le Seigneur contre les insensés, c'est-à-dire les réprouvés ».

Enfin, et pour compléter l'exposition de ce lugubre état de l'âme réprouvée, ajoutons ce que Notre-Seigneur a déclaré lui-même dans la formule de la sentence à venir du jugement dernier, à savoir que les maudits, les damnés, iront brûler en enfer, « dans le feu qui a été préparé pour le démon et pour ses anges ». Dans les abîmes embrasés de l'enfer, les réprouvés auront donc le supplice de l'exécrable compagnie de Satan et de tous les démons. En ce monde on trouve parfois une sorte de soulagement à ne pas être seul à souffrir : mais, dans l'éternité, cette association du damné avec tous les mauvais anges et avec les autres réprouvés sera au contraire une aggravation du désespoir, de la haine, de la rage, des souffrances de l'âme et des douleurs physiques.

Voilà le peu que nous savons, par la révélation divine et par les enseignements de l'Eglise, sur la multiplicité des tourments qui seront, dans l'autre vie, le châtiment des impies, des blasphémateurs, des impudiques, des orgueilleux, des hypocrites, et en général de tous les pécheurs obstinés et impénitents.

Mais ce qui, plus que tout le reste, rend épouvantables toutes ces peines, c'est leur éternité.